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23/09/2012

Quelques idées pour pérenniser l'industrie automobile en France.

 

Au mois de juillet dernier, la direction de l’entreprise PSA annonçait un vaste plan malencontreusement qualifié de « social » car profondément antisocial (et là, sans guillemets !), plan qui prévoyait 8.000 licenciements en France dans les usines du groupe, dont 1.400 sur le site de Rennes-La Janais. C’est, en fait, la conséquence directe des erreurs stratégiques de la famille Peugeot et d’une certaine désinvolture à l’égard des salariés, moins considérés, en définitive, que les actionnaires : est-ce si étonnant que cela dans un système économique qui compte plus en valeurs financières qu’en valeurs humaines, et qui a oublié ce principe humaniste énoncé par le véritable théoricien de la monarchie absolue, Jean Bodin, du temps du roi François Ier : « il n’est de richesses que d’hommes » ?

 

Aujourd’hui, à Rennes comme à Aulnay, il faut parer au plus pressé, peut-on dire : éviter la disparition de 8.000 emplois, militer pour un moratoire sur ces licenciements programmés et, au-delà, penser l’avenir de la filière automobile en France : par exemple avec la création et la construction de nouveaux modèles adaptés aux conditions (et obligations) nouvelles des circulations urbaines et rurbaines, mais aussi au « souci environnemental », pour limiter consommations et pollutions des hydrocarbures, entre autres.

 

Les projets dans les cartons ne manquent pas, et la crise actuelle de l’automobile en France peut inciter à explorer de nouvelles pistes industrielles : « l’imagination au pouvoir », pourrait-on clamer et espérer !

 

Néanmoins, cela ne suffira pas, au regard même des enjeux environnementaux et de l’épuisement progressif (mais de plus en plus rapide) et inéluctable des matières premières non-renouvelables aujourd’hui nécessaires dans la construction automobile. Aussi, il n’est pas inutile de proposer une transformation d’une partie de la branche « fabrication » en branche ou filière « réparation » ou « reconversion » des véhicules déjà en circulation. Il y a là une piste à explorer, et cela d’autant plus que les usines de Rennes-La Janais et d’Aulnay-sous-Bois (entre autres) connaissent bien, pour les avoir fabriqués, une partie des modèles de Peugeot-Citroën qu’il s’agirait de réparer ou reconvertir. Je précise qu’il s’agirait de réparations lourdes (voire très lourdes) et non de celles déjà effectuées dans les garages de la région, et c’est pour cela que le terme « reconversion » peut sembler mieux adapté à cette proposition, avec reconstruction de grandes pièces et possibilités d’adapter de nouvelles pièces, voire des éléments de carrosseries et des moteurs (moins énergivores, par exemple), au lieu d’envoyer les véhicules très abîmés ou trop fatigués à la casse, comme cela se fait aujourd’hui. Cette stratégie, qui de toute façon s’imposera tôt ou tard à l’ensemble des filières industrielles d’ici quelques décennies, voire quelques années, par le simple fait de la raréfaction des matières premières non-renouvelables (et donc de leur surenchérissement consécutif), peut permettre à PSA de prendre de l’avance en ce domaine d’avenir que sera, justement, « la reconversion » ! De plus, cela permet de préserver, à longue échéance, l’emploi dans la filière automobile qui, au niveau mondial, va bientôt atteindre son niveau de saturation, en unités roulantes comme en possibilités circulatoires

 

Il est fort dommage qu’aujourd’hui la direction de PSA et l’Etat soient si peu réactifs face à la crise automobile, et que la République semble abandonner les ouvriers de PSA-Rennes comme ceux d’Aulnay à une sorte de fatalité économique qui cache, en fait, une absence de volonté d’agir à la tête de l’Etat pour sauver l’industrie française (et cela malgré les velléités de M. Montebourg, peu soutenu par le ministre de l’économie, M. Moscovici…) : les propos de M. Hollande ne sont guère à son honneur ! Alors qu’il devrait être le protecteur des salariés français, il les abandonne à une mondialisation destructrice des forces vives de notre pays : quel gâchis et, au-delà, quelle honte !

 

Décidément, les salariés de notre pays ne peuvent pas attendre grand-chose de cette République si libérale et si peu sociale…

 

17/09/2012

Une conférence environnementale pour rien...

 

La Conférence environnementale des jours derniers n’a pas servi à grand-chose, si ce n’est à étaler une bonne conscience soi-disant écologiste sans trop de risque et à remplir de quelques grands mots le vide de la pensée gouvernementale sur le sujet… Alors que cette conférence aurait pu être l’occasion de quelques réflexions nouvelles et de l’annonce, avant une véritable mise en pratique de projets environnementaux, d’une stratégie environnementale sur le long terme, elle n’a été qu’un « soufflé médiatique » déjà retombé et sur laquelle même la grande presse ne s’est pas attardée !

 

Quel dommage et, surtout, quelle inconscience de la part de cette République qui ne vit plus que pour ses prébendes et oublie ses devoirs d’aujourd’hui et d’avenir ! Car il y a urgence, et le gouvernement n’a même pas dressé un bilan de la précédente initiative dans le domaine de la concertation écologique, c’est-à-dire du Grenelle de l’environnement qui a eu lieu au début de la présidence Sarkozy : pourtant, certaines mesures qui y avaient été annoncées pouvaient être fort intéressantes, même si leur réalisation ne fut pas à la hauteur des espérances, loin de là ! L’idée d’un moratoire sur la construction des autoroutes, par exemple, n’était pas inutile, tout comme la proposition d’augmenter le nombre d’exploitations agricoles et d’hectares dédiés à l’agriculture biologique : cette dernière est d’ailleurs un vieux combat des royalistes, qui furent nombreux à s’investir dans ce domaine bien avant la mode récente du bio dont il faut souhaiter qu’elle ne soit pas que cela mais qu’elle ouvre sur la pérennisation des bons comportements agricoles comme alimentaires... (cf « le paysan biologiste », la revue dans laquelle l’actuel président du Groupe d’Action Royaliste publia de nombreux articles dans les années 1980-90)

 

Quand on lit les (rares) articles sur cette conférence, on se rend compte que ce n’est qu’un catalogue de bonnes intentions (et encore, elles semblent plutôt limitées au regard des enjeux !) et d’annonces même pas sérieusement chiffrées ni financées ! De quoi désespérer !

 

Pas d’évocation des énergies marines ni des algocarburants qui pourraient pourtant à la fois résoudre la question énergétique et limiter les pollutions liées à la production et la consumation des hydrocarbures ; pas de plan concret contre l’artificialisation des terres, pourtant de plus en plus préoccupante ; pas de moratoire sur la construction des infrastructures aéroportuaires et autoroutières dont on connaît pourtant l’impact sur l’environnement (impact territorial comme impact atmosphérique et sanitaire…) ; pas de réflexion sur le nécessaire aménagement du territoire pour revitaliser nos campagnes et leur rendre vie sociale et équilibres environnementaux ; etc. On comprend que les ONG environnementales soient fort insatisfaites de cette conférence déjà oubliée (quand elle n’a pas été purement et simplement ignorée) par l’Opinion publique !

 

Toute politique environnementale digne de ce nom nécessite de s’enraciner dans le temps et de se dégager de la seule immédiateté, de ce présentisme qui stérilise toutes les bonnes initiatives ; elle nécessite aussi une véritable volonté politique et la mise en place d’une stratégie. Avec le gouvernement socialiste, rien de tout cela ! Mais, cela était-il mieux avec le gouvernement sarkoziste ? Pas plus !

 

Cela fait plus de trente ans que j’entends les mêmes discours gouvernementaux sur un thème qui n’intéresse guère nos hommes politiques, à quelques heureuses exceptions près. Plus de trente ans de discours et quelques rares progrès qu’il ne faut pas méconnaître mais qui restent encore trop limités pour être suffisants. Pourtant, la dégradation de notre environnement s’accélère et les dérèglements climatiques, liés au mode de développement de nos sociétés de consommation, ont des conséquences de plus en plus visibles et de plus en plus nuisibles…

 

La France pourrait jouer, au niveau international, un rôle de première puissance écologiste du monde : elle en a les atouts et, au-delà, le devoir. Il semble pourtant que la République ne veuille pas, elle, le comprendre…

 

 

 

 

13/09/2012

L'hypocrisie des Verts, catastrophe pour la cause écologiste.

 

La Conférence environnementale commence vendredi 14 septembre, dans une relative indifférence malgré quelques articles dans la grande presse et un début de polémique (un ballon d’essai ?) sur l’exploitation possible des gaz de schiste en France. Ce qui est certain, c’est que les derniers mois ont été marqués par un effacement presque complet du souci environnemental dans notre pays, ce qui est profondément regrettable, et par la disparition du parti des Verts de la scène médiatique, ce qui l’est beaucoup moins, sans doute grâce à la nomination de deux ministres issus de leurs rangs et de quelques hochets offerts par l’actuel Pouvoir à leurs représentants...

 

A propos de ces Verts, ce qui frappe surtout, c’est leur silence estival à propos des requins de la Réunion et de la remise en cause de la réserve naturelle par les élus locaux, par exemple, ou le même assourdissant silence sur la question de l’aéroport Notre Dame des Landes (Nantes), jadis qualifiée de « ligne de rupture » avec leurs alliés socialistes si ces derniers n’y renonçaient pas, ou, encore plus emblématique, sur la question du nucléaire, mais aussi sur celle du forage pétrolier au large de la Guyane, pourtant très risqué pour la biodiversité locale !

 

D’ailleurs, madame Duflot, dans son propre ministère du Logement, ne semble guère réfléchir en écologiste alors qu’elle aurait pu, de par sa position, remettre en cause la rurbanisation effrayante qui grignote les terres agricoles et défigure les paysages ruraux : en digne successeur de Dominique Voynet, elle soigne sa carrière et son image plutôt que l’environnement et la qualité de vie, simples alibis d’un arrivisme personnel désormais flagrant pour ceux qui en auraient encore douté...

 

Il va être temps d’en finir avec ces faux écologistes, plus circonstanciels et opportunistes que véritablement motivés par la protection de l’environnement et la nécessaire mutation énergétique à engager ! Il y a, chez les Verts, quelques idéalistes et quelques militants sincères : je ne les méconnais pas, mais le parti Vert, rebaptisé il y a quelques mois « Europe écologie-les Verts », est désormais un simple appareil politicien sans véritable réalité politique de terrain, et qui sert juste de faire-valoir au Parti socialiste, au risque de déconsidérer totalement, si l’on y prend garde, le message écologiste qu’il était censé, ou plutôt prétendait représenter…

 

L’écologie mérite mieux que ce parti des Verts : elle ne doit pas être un simple argument électoral mais une véritable politique soucieuse de l’environnement, de la préservation de la biodiversité comme des paysages, de la nécessaire « révolution énergétique » et des équilibres entre possibilités naturelles et nécessités humaines… C’est un combat que la France peut incarner aux yeux du monde, si elle se donne les moyens d’une telle politique environnementale fondée sur les énergies renouvelables, en particulier marines, et sur la préservation des espaces naturels, entre autres : sa Zone économique exclusive, qui lui permet de disposer de la 2ème superficie maritime du monde, et ses terroirs variés tout comme sa richesse en « matière grise », sont autant d’atouts pour aujourd’hui comme pour l’avenir ! Quel dommage que la République les néglige et que les Verts stérilisent, par leur opportunisme politicien, cette cause noble et belle, mais aussi et surtout urgente et nécessaire…