13/10/2008
Enarchie en République.
Ce que l'on peut reprocher à la République, ce n'est pas tellement d'avoir des énarques ou des technocrates, mais de leur avoir abandonné le Pouvoir, en les laissant maîtres des grandes administrations de l'Etat. L'intérêt de la Monarchie, c'est de les remettre dans le service de l'Etat, de les "ordonner" à l'Etat tout en les empêchant de former de "nouvelles féodalités". A bien y regarder, la Monarchie est, de ce côté-là, "libératrice". Je ne suis pas utopiste, et c'est pour cela que je pense que la Monarchie, en restaurant l'autonomie du Politique, restaure aussi l'indépendance d'action nécessaire de la magistrature suprême de l’Etat, aujourd’hui prisonnière des jeux partisans.
Si je voulais résumer, il s'agit d'établir la Monarchie pour limiter l'Enarchie : à l'Etat monarchique les pouvoirs régaliens; aux énarques les tâches administratives et d'intendance. Cette utilisation des compétences par l'Etat royal évite la féodalisation du Pouvoir.
Il n'est pas dit que cette "révolution royale" soit facile, mais elle est nécessaire pour libérer l'Etat et redonner des pouvoirs concrets aux citoyens, dans leurs cadres locaux et socioprofessionnels.
13:52 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enarques, enarchie, monarchie, république.
10/10/2008
L'énergie des vagues.
Dans le cadre des recherches sur de nouvelles sources d’énergie, il en est une qui est sans doute appelée à un bel avenir, pour des raisons assez évidentes, en particulier en Bretagne : l’énergie houlomotrice, c’est-à-dire l’énergie des vagues. Le journal « La Croix », dans une récente édition (vendredi 26 septembre 2008), annonce que « la première plate-forme d’essais en mer verra le jour en 2010 au large des Pays de la Loire. Objectif : mettre au point un système produisant de l’énergie électrique à partir des vagues ». Il est vrai que cette énergie, par essence même, est inépuisable et que, tout compte fait, elle n’est pas si compliquée à récupérer, comme le montrent les expériences déjà menées au Royaume-Uni, pays pionnier en ce domaine. De plus, cette énergie houlomotrice « semble la plus prometteuse. D’après l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’énergie récupérable pourrait s’élever à 5 000 térawatts par an, soit pratiquement le tiers de la consommation mondiale actuelle d’électricité. A l’échelle de la France, en utilisant 1 km² de mer, la ferme houlomotrice pourrait alimenter en électricité 7 000 à 8 000 foyers (hors chauffage) sur une année ». Au regard du domaine maritime de la France (le deuxième du monde), cette énergie, si elle était massivement utilisée, pourrait permettre à notre pays de sauvegarder, voire d’accroître, son indépendance énergétique (en prenant le relais de l’énergie nucléaire) et, en même temps, de donner l’exemple d’une politique écologiste volontariste de réduction des gaz à effet de serre : deux enjeux qui pourraient faire de notre pays une véritable puissance énergétique et écologiste et qui lui donneraient à nouveau les moyens de peser concrètement sur les affaires de l’Europe et du monde, en particulier au moment où le souci environnemental se fera de plus en plus prégnant sur la planète et où les énergies fossiles verront leur poids s’alléger pour le simple motif de leur épuisement progressif. La France, avec l’énergie houlomotrice, peut, si elle le veut et fait en sorte de ne pas « louper le coche », devenir « l’Arabie saoudite des vagues »… Mais c’est maintenant qu’il faut investir en ce domaine : il y a urgence et opportunité, à saisir !
23:28 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : énergie houlomotrice, vagues, france, propositions.
09/10/2008
La crise, transfert de richesses vers l'Asie.
La crise financière continue à se développer sans que l’on sache combien de temps elle va durer et quelles en seront toutes les conséquences. La dégringolade des places boursières donne l’impression d’une vaste panique incontrôlée et d’une perte de confiance généralisée dans le système financier mondial. Mais, au-delà des évènements, il me semble important de chercher à comprendre ce qui se passe, condition indispensable à toute stratégie économique crédible et à toute réponse politique.
En fait, il n’est pas inutile de se rappeler que le terme même de crise est la traduction française du mot grec « krisis » qui signifie « séparation » : c’est bien de cela dont il s’agit, une séparation entre un avant et un après, une forme de transition en somme entre deux situations, deux réalités, deux mondes.
Ainsi, nous assistons au « passage de témoin » de la puissance financière et économique, des pays du Nord (Etats-Unis, pays européens, principalement) à certaines nations d’Asie, en particulier l’Inde et la Chine, ce que soulignent quelques (rares) articles qui évitent de tomber dans le piège d’une lecture simpliste et seulement idéologique, pas toujours suffisante pour comprendre la situation présente : si crise du capitalisme il y a, cela ne signifie pas la fin de celui-ci mais son transfert dans de nouveaux espaces dominants, dans de nouvelles zones de réalisation et d’expansion. Le centre du monde se déplace vers l’Asie et, comme tout déracinement de ce que l’on a cru éternel et inexpugnable, cela se fait dans de grands craquements et dans la poussière soulevée par ces grands arbres qui s’abattent sur un sol devenu aride… L’argent est désormais ailleurs que dans nos pays qui, en caricaturant un peu, se contentent juste de consommer des produits fabriqués en Asie, serrant par là-même la corde autour du cou de nos économies.
La question posée dans « Le Monde 2 » dans son édition du samedi 4 octobre : « Au décours de cette crise, les actuels maîtres du monde seront-ils toujours ceux de demain ? » trouve ainsi sa réponse dans un autre article du « Monde » du même jour : « La crise renforcera l’Asie », article de l’économiste Jean-Raphaël Chaponniere qu’il conviendrait de découper et de conserver dans son portefeuille, non comme un talisman mais comme un avertissement, et qui confirme mes prévisions déjà anciennes.
Ainsi, est-il expliqué que « la crise financière, la plus grave depuis 1929, accélérera le glissement du centre du monde vers l’Asie », glissement commencé depuis les années 80-90 et freiné par la crise de 1997. « Cependant, tous les pays asiatiques ont tiré les leçons de la crise de 1997 et ont accumulé des réserves pour se protéger. Investis en bons du Trésor américain, elles ont permis aux Etats-Unis de maintenir des taux d’intérêt bas et aux ménages américains de s’endetter davantage. L’Asie a ainsi profité de la boulimie de consommation aux Etats-Unis. Ces excès ont conduit à la crise. (…)
Depuis l’été 2007, les Etats-Unis souffrent de la grippe des subprimes et, si les marchés asiatiques ont souffert, les économies réelles ont été épargnées. En 2009, elles seront bien sûr affectées par la récession qui s’annonce. Pour autant, elles connaîtront un rythme de croissance supérieur à celui des économies américaines, européennes et japonaises.
(…) L’attention portée aux échanges occulte l’essentiel : la croissance asiatique repose bien davantage sur la demande domestique. L’investissement et la consommation sont les principaux ressorts de ces pays. Ils ne seront affectés qu’à la marge par la crise. (…)
Les Etats et les ménages asiatiques qui en ont les moyens financiers continueront d’investir et de consommer. S’ils ont pâti de la crise financière, les fonds souverains asiatiques vont quant à eux probablement saisir cette opportunité pour acquérir des actifs aux Etats-Unis et en Europe.
(…) En accélérant le basculement vers l’Asie, la crise actuelle accouchera d’un monde multipolaire. ».
Comprendre ce transfert de richesses et de puissance économique, c’est en prévenir aussi les conséquences et en amortir le choc : le capitalisme libéral, s’il se retire de nos terres pour aller fleurir ailleurs, pourrait bien laisser la place à de nouvelles formes, traditionnelles ou inédites, d’économie et de société, mieux orientées vers le partage et la sobriété. Pour en finir, non pas avec l’Argent, mais avec son règne indécent et cruel…
00:19 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : crise, subprimes, asie, capitalisme, argent, économie.