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22/09/2008

Monarchie, République, Europe : juste quelques remarques.

Une précédente note d'un de mes blogues a provoqué un commentaire fort critique (mais courtois) à l’endroit des idées pour lesquelles je milite : cela m’est l’occasion de rappeler ici succinctement quelques unes de mes positions monarchistes et « nationalistes ».

 

 

Non, la monarchie ce n'est pas la république, et la république, cinquième du nom, n'en a été qu'un simulacre, malgré toute la bonne volonté d'un de Gaulle. Non, ce n'est pas la même chose et c'est aussi pour cela qu'il me semble nécessaire, non pas seulement de repenser la république, mais de repenser les institutions, au-delà de la république, voire contre ce qu'elle est, qui explique largement ce qu'elle est devenue... Sarkozy est, d’une certaine manière, le descendant d’un Danton pour qui l’argent valait parfois plus que le Pouvoir, ce qui, en définitive, lui a coûté le Pouvoir, puis la vie. En un autre sens aussi, Sarkozy (à qui je ne souhaite pas, néanmoins, le sort de Danton) est bien un homme de la rupture avec les traditions d’Etat qui, malgré la République, renvoyaient encore souvent (et surtout depuis la « révolution gaullienne » de 1958) à des traditions anté-républicaines.

La monarchie n'a rien de ridicule (ne confondons pas le prestige royal et le bling-bling républisarkozien) et, même si elle apparaît lointaine, elle reste, fondamentalement, essentiellement, politiquement nécessaire : l'arbitrage royal est le seul qui, après moult expériences, paraît susceptible de dépasser les divisions politiciennes sans pour autant renier les mémoires différentes, souvent conflictuelles de notre pays. Sans doute l'exemple espagnol, avec ses particularités propres, est-il un bon exemple de ce que peut faire, concrètement, une monarchie royale au sortir d'un déchirement de plusieurs décennies, d'une guerre civile et d'une dictature. Si le roi avait été un partisan, c'est-à-dire s'il avait joué "le jeu de la république", l'Espagne aurait-elle pu avancer au coeur même de l'Europe et de son histoire ? J'en doute...

Quant au moyen de "faire la monarchie", j'ai toujours dit, et je le répète ici, que "la politique du pire c'est la pire des politiques" : mais la politique c'est aussi l'art d'exploiter les occasions et, si la république est en crise (et elle l'est, visiblement...; au moins en crise de confiance !), il serait impolitique de ne pas viser à la remplacer par cette monarchie qui, sans être "miraculeuse", a la possibilité de dénouer la crise institutionnelle et de rendre à la France ses possibilités d'action que l'UE lui ôte peu à peu.

Là encore, ce n'est pas une illusion que cette dépossession des pouvoirs à laquelle procède l'UE au détriment des pouvoirs nationaux et démocratiques... L'éloignement des institutions et des politiques de l'UE à l'égard des citoyens à qui, d'ailleurs, on évite de demander concrètement leur avis en arguant que ces citoyens ne sont pas capables de comprendre le texte d'une constitution qu'il leur faudra pourtant bien respecter et appliquer, me navre et m’inquiète, mais elle est de plus en plus visible aujourd’hui sans que cela provoque de réactions civiques significatives. Certains parlent, comme Bruno Frappat il y a quelques années, de « fatigue démocratique » pour expliquer cette forme de fatalisme des « pays réels » d’Europe à l’égard d’une construction de plus en plus artificielle et de moins en moins désirée, de plus en plus forcée et de moins en moins constructive…

Je n'ai pas la prétention de croire que mon amour de la France est plus fort que le vôtre ou qu’il est de meilleure qualité : mais il est, tout simplement.

D’autre part, ce qui est bien certain c'est que cette Europe-là que l’on nous impose (faute de nous la faire aimer) n'est pas le meilleur moyen de faire vivre et prospérer la France : la conception gaullienne, inspirée de la tradition capétienne, cherchait à faire de l'Europe un ensemble politique confédéral, une "Europe des Etats" susceptible de peser sur l'histoire et de s'interposer entre les empires possibles, une Europe qui aille de Brest à Vladivostok...

Vous comprendrez donc que l'UE n'a rien qui puisse m'attirer et qu'elle me semble le symbole du renoncement du politique devant l'économique, de ce triomphe de l'Argent que je ne cesse de combattre en prônant le partage ; l'amour du prochain et de la cité qui lui permet d'être, au plan politique comme à celui des libertés de l'esprit ; la liberté et la souveraineté de la France...

 

 

19/09/2008

La belle au bois dormant...

Le travail politique s’accumule sur mon bureau et dans mon ordinateur : article à faire sur « L’Action Française et la Révolution française » ; notes d’actualité pour mon blogue et les quelques blogues militants amis auxquels je participe ; relecture des brochures destinées à la diffusion sur la Toile et sur papier, et publiées sous l’égide des Camelots du Roi ; maquettes de papillons royalistes sur le scandale Tapie ou sur l’agriculture ; etc. Pas le temps de m’ennuyer ! En fait, même si cela peut être étonnant pour certains, j’adore ce travail militant parfois ingrat mais nécessaire pour faire connaître les idées monarchistes et conquérir, autant que faire se peut, de nouvelles intelligences, de nouvelles énergies… Le royalisme n’est pas un chemin facile mais l’espérance est un bon guide et un soutien fidèle, et la phrase du président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt (ou Kennedy ? J’ai un doute…) expliquant que ce qui compte ce n’est pas ce que le pays peut faire pour nous mais ce que nous pouvons faire pour lui résume bien mon état d’esprit : servir et non « se » servir, en somme. Reconnaître que nous sommes des héritiers et que nous avons à préserver, mais aussi à entretenir, à faire vivre et prospérer ce patrimoine que ceux qui nous ont précédés nous ont légué : cette France qui, au-delà des politiciens et d’une République oligarchique, sans doute ploutocratique, reste notre trésor intime, cette formidable diversité à l’ombre tutélaire du trône de l’Etat millénaire, cette histoire à nulle autre pareille, faite de déchirements et de dévouements, d’éclats et de secrets, de beauté et de passion, de joies et de peines…

Bien sûr, il y a cette douleur au fond de moi lorsque je vois ce qu’en fait la République, cette coalition des oligarques qui s’empiffrent au buffet des vanités et oublient leurs devoirs de Français, parlent de grande Europe pour mieux cacher leur petitesse et leur lâche abandon, se soulagent du poids de l’Histoire en se réfugiant derrière des grands mots et de petites pensées : prêts pour toutes les trahisons, tous ces renoncements qu’ils nomment « réalisme économique » (sic !) ou « modernisation » (re-sic !), ils ne pensent qu’aux deniers qu’ils recevront pour remerciement de leur servilité intellectuelle…

Georges Bernanos, ce royaliste intraitable, « notre capitaine » comme l’appelait affectueusement Sébastien Lapaque (auteur de deux livres sur Bernanos qu’il faut lire absolument), écrivait avec sa colère contre « les imbéciles », avec cet amour de la France chevillé au corps et au cœur qui, du coup, l’empêchait de désespérer finalement : « L’espérance c’est le désespoir surmonté ».

De toute façon, il n’est pas possible de désespérer de la France : elle est cette belle au bois dormant qu’il s’agit de réveiller, « la République au roi dormant », selon la surprenante et heureuse formule de Bertrand Renouvin… Il ne s’agit pas seulement de lui parler d’amour : il faut l’aimer, passionnément !

17/09/2008

Générosité.

En ces temps d’égoïsme, il reste néanmoins, et Dieu merci, quelques beaux exemples de partage, qu’il n’est pas inutile de signaler, comme celui pratiqué par un patron « à l’ancienne », André Faller, décédé il y a peu. C’est l’hebdomadaire Marianne qui rapporte cette histoire :

« Un patron qui pense à ses salariés, c’est trop rare pour ne pas être salué. » Cette remarque du journal républicain devrait d’ailleurs faire réfléchir celle qui a écrit cet article et ceux qui le lisent : comment se fait-il que, deux siècles après ce qui est évoqué dans les manuels d’histoire comme le moment fondateur de la fraternité républicaine, la générosité d’un patron, d’un possédant, soit considéré comme « trop rare » ? Où sont les promesses d’un monde meilleur où les hommes seraient forcément bons et solidaires à mesure que l’esprit républicain s’imposerait au pays ? Alors même que la République est triomphante, affichant sa fière devise aux frontons de toutes les mairies et des écoles, que les bustes de la Marianne se couvrent désormais des couleurs de l’Union européenne, que les opposants monarchistes se font rares et (trop) discrets, comment se fait-il que les notions de charité, de partage ou d’entraide, semblent de plus en plus appartenir au registre d’un passé de moins en moins prégnant ? Ainsi, le « sens obligatoire de l’Histoire » dont nous ont abreuvé les « progressistes » mènerait-il à cette cruelle « impasse du sens », à cet abandon des plus faibles… Triste République qui se pare d’or et se détourne des miséreux, qui néglige l’acte gratuit et privilégie l’assistanat, la dépendance et non plus l’entraide… Les républicains devraient conclure, s’ils étaient logiques et véritablement sociaux : les principes mêmes de leur République ne sont pas autre chose qu’une vaste escroquerie intellectuelle, une fausse promesse sans doute, ou, peut-être, une espérance détournée pour laquelle des hommes, croyants de l’An II ou de 1848, sont morts, désormais en vain…

Poursuivons l’histoire : « André Faller, décédé en juillet dernier à l’âge de 96 ans, a eu un dernier geste pour son personnel. PDG de l’entreprise de lingerie Lou et de prêt-à-porter Karting à Echirolles (Isère), il a légué à environ 300 des salariés employés en 1981 une partie de sa fortune, soit entre 5 000 euros et 10 000 euros chacun. André et Lucienne Faller, décédée en 2004, n’avaient pas eu d’enfants. (…) « André Faller considérait ses employés comme ses fils ou ses filles. Cela n’avait rien à voir avec les relations habituelles entre salariés et patron », s’est ému un salarié. » Cela est un démenti aux propos parfois haineux de quelques envieux qui se contentent de vouer aux gémonies les patrons sans comprendre que leur attitude dépend d’abord d’un état d’esprit, et qu’il est des patrons qui n’ont pas oublié leurs devoirs « familiaux », sociaux, à l’égard de ceux qui travaillent avec eux. Certains parleront de paternalisme : je ne suis pas certain que ce terme soit le plus approprié : je lui préfère celui de « familialisme », car cela correspond mieux à cet attachement presque filial à des personnes qui, chacun dans leurs domaines de compétences, apportent leur aide à « l’ouvrage industriel » qu’impulse et coordonne le chef d’entreprise.

Sans doute y aurait-il aussi quelques ressemblances avec la Monarchie « familiale et sociale » à évoquer, le souverain étant, dans la tradition ancienne (mais qui trouve encore quelques échos dans notre société à la recherche de repères et de confiance), « le père de ses peuples » ou « de la nation ». Sans doute est-ce d’ailleurs pour cela que le vieux royaliste que je suis voit en cet événement apparemment anecdotique une véritable leçon de choses sociale et politique…