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25/04/2011

Quelques arguments monarchistes.

 

A l’occasion du prochain mariage royal britannique, de nombreux articles paraissent en ce moment sur la monarchie anglaise, son histoire, son coût ou son utilité, et donnent lieu à des débats enflammés, pas toujours du meilleur goût parfois, entre internautes mais aussi entre clients de mes cafés préférés : il m’est difficile de ne pas y intervenir, même si la monarchie britannique nous a, dans l’histoire, valu quelques déboires dont la Révolution française, dans ses débuts, qui fût financée par la diplomatie anglaise dans le but d’affaiblir un royaume de France qui avait permis l’indépendance des colonies anglaises d’Amérique…

 

Voici quelques extraits de mes interventions sur la toile :

 

« Il y a une chose intéressante dans la monarchie, c'est que, en définitive, elle commence par un acte d'amour entre un homme et une femme, et c'est le fruit de cet amour qui reprend le sceptre lorsque le roi-père (ou la reine) meurt : ainsi, par ce simple mode de transmission de la magistrature suprême de l'État, l'Amour triomphe de la Mort... C'est tout de même autre chose que les campagnes présidentielles crapoteuses contemporaines, non ? » ;

 

« Le récent film, oscarisé il y a quelques semaines, "Le discours d'un roi", montre que l'importance de la monarchie n'est pas forcément dans la "potestas" (le Pouvoir, la puissance) mais dans "l'auctoritas" (l'autorité qui surplombe les individualités). Aujourd'hui, en France, il nous manque, comme le faisait remarquer avec un brin de regret Régis Debray il y a quelques années, "une famille royale", ne serait-ce que pour représenter la francophonie, pour l'incarner au sens fort du terme. » ;

 

« Tout compte fait, la monarchie en France serait aussi une économie financière importante : sait-on que la monarchie anglaise coûte environ 80 centimes d'euros à chaque citoyen britannique par an quand la présidence de la République, elle, coûte beaucoup plus dans le même temps, sans réussir à incarner vraiment l'unité française mais juste la victoire d'un camp sur un autre ? Oui, tout compte fait, tous comptes faits, mieux vaut la monarchie ! » ;

 

« Il est intéressant de constater les débats (vifs) sur la question de la monarchie en France, comme si la blessure du 21 janvier 1793 n'était toujours pas refermée... L'intérêt d'une monarchie, aujourd'hui en France, serait qu'elle n'a pas de comptes à régler et que, comme l'a souligné le prince Jean de France, elle hérite de toute l'histoire de France, sans exclusive... Pour refermer les blessures ou, au moins, pour en atténuer les douleurs. »

 

 

 

(à suivre, bien sûr !)

 

21/04/2011

Churchill censuré...

 

Il m’arrive parfois d’intervenir dans des débats sur la toile, en particulier sur quelques sites de journaux ou sur « Le Post », lié au quotidien « Le Monde », et de présenter quelques arguments monarchistes, sans agressivité mais souvent avec fermeté quand les autres débatteurs ne jouent pas franc jeu ou qu’ils se trompent délibérément et, donc, trompent les autres… Ainsi, ce jeudi 21 avril, dans une discussion sur la possibilité d’un « nouveau 21 avril 2002 » et les moyens pour l’empêcher, j’avais posté deux commentaires dont l’un a été purement et simplement supprimé, soit par la modération du Post soit par le rédacteur de l’article, je ne sais. Normalement, il est d’usage que les commentaires diffamatoires, racistes ou appelant à la violence contre autrui soient effectivement et justement éliminés, ne serait-ce que pour permettre une bonne tenue du débat, mais là, je suis fort surpris de cette censure ! Pour que chacun puisse juger de celle-ci (et de ma surprise !), je reproduis ci-dessous mon commentaire :

 

« Churchill disait que "la démocratie était le pire des régimes, à l'exception de tous les autres", et il le disait en bon sujet de sa majesté le roi George VI, celui popularisé par le film oscarisé "Le discours d'un roi", car il savait, d'expérience, que la monarchie parlementaire avait sauvé la démocratie en 1940 en refusant de céder aux pressions de l'Allemagne nazie. Un exemple à méditer, quand on se souvient que la IIIe République, elle, s'est réfugié dans les bras du maréchal Pétain... »

 

Ainsi, la citation de Churchill, que je replaçais dans son contexte institutionnel, s’est vue censurée, à moins qu’il ne s’agisse de ma réflexion sur la IIIe République qui, en 1940, n’a pas brillé par sa pugnacité à résister à l’envahisseur et s’en est allée chercher un vieux soldat presque gâteux et au soir de sa vie, alors ambassadeur français à Madrid, pour lui refiler un Pouvoir qu’il ne demandait même pas ! Et pourtant, heureusement que « Londres » a dit « non » aux velléités de négociations que l’Allemagne nazie souhaitait voir s’engager tandis que la plupart des parlementaires de la IIIe, toutes étiquettes confondues, votaient les pleins pouvoirs au vieux maréchal après la signature d’un armistice qui n’avait rien d’honorable et que, déjà, un de Gaulle ou un d’Estienne d’Orves avaient refusé, trouvant dans la capitale du Royaume-Uni un refuge provisoire pour préparer « la revanche » et la libération du territoire français.

 

L’histoire est cruelle, ai-je l’habitude de dire et d’écrire, car elle ne se conforme pas toujours aux idéologies du moment et aux préjugés : mais son étude, sa compréhension, sa discussion aussi, sont et restent nécessaires pour qui veut « penser l’avenir ». Alors, tant pis pour la censure…

 

 

 

14/04/2011

La neutralité de l'école, vue par Marcel Pagnol.

 

Quelques débats récents sur la question de la neutralité à l’école m’ont conduit à évoquer Marcel Pagnol qui, lui-même fils d’instituteur de la IIIe République, ne croyait guère à cette supposée neutralité, expliquant dans son ouvrage « La Gloire de mon père » que « tous les manuels d’histoire du monde n’ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements », ce que je peux aisément confirmer au regard de ma propre expérience, autant comme élève qu’aujourd’hui comme professeur…

 

Dans ce même livre, Pagnol dénonce, avec esprit et un brin d’amertume, cette subjectivité républicaine qui, pourtant, a été un outil important de ce que l’on nomme aujourd’hui « l’identité nationale », identité qui se voulait collective mais oubliait la part provinciale (il faudrait d’ailleurs en parler au pluriel…) de ce qui formait « l’identité de la France », et maquillait les aspects les plus sombres de cette République qui se voulait « universelle » à défaut d’être « plurielle »… : « Les écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l’étude de la théologie y était remplacée par des cours d’anticléricalisme (…). Les cours d’histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine. (…) Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l’âge d’or de la fraternité poussée jusqu’à la tendresse : en somme, une expérience de bonté. Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer – sans attirer leur attention – que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s’étaient entreguillotinés eux-mêmes (…). »

 

L’Histoire est cruelle…