30/01/2011
Pillage de la mémoire égyptienne.
Est-ce la révolution au Caire ? Ce que je pourrais en dire maintenant risquerait bien d'être obsolète dès le lendemain et il n'est pas certain que, me couchant ce soir sur l'image d'un Chef d'Etat devant lequel un vice-président prête serment, les mêmes ne soient pas, au petit matin, un simple souvenir dont on brûle les images... L'histoire, si elle ne s'arrête jamais, connaît des accélérations brusques et, parfois, déconcertantes !
Mais l'histoire est souvent cruelle, y compris pour les restes des siècles passés : ainsi, ce samedi, au milieu des images de manifestations et d'émeutes, apparaissaient celles des vitrines brisées du Musée du Caire, qui me rappelaient douloureusement celles du Musée de Bagdad livré au pillage au moment de l'entrée des troupes états-uniennes dans la capitale irakienne. A l'époque, les soldats de la Coalition avaient laissé faire, et des souvenirs de l'une des plus anciennes civilisations de l'humanité avaient disparu, si ce n'est à tout jamais, du moins du patrimoine public : sans doute quelques riches collectionneurs et leurs obligés avaient-ils tiré profit de ces rapines ciblées, mais combien de pièces ont été détruites, combien sont perdues pour les chercheurs et le grand public, juste visibles sur quelques banques d'images électroniques...
Du coup, les récentes demandes faites à de nombreux musées d'Europe par les autorités culturelles égyptiennes pour récupérer des vestiges de l'époque des pharaons apparaissent-elles, pour le moins, imprudentes... Certes, il n'y a pas des « révolutions » tous les jours mais, dans les périodes incertaines pour les pays arabes qui semblent s'annoncer, il serait bien imprudent de céder à une revendication qui, en d'autres temps, auraient pu trouver quelque écho positif de ce côté-ci de la Méditerranée, à tort ou à raison d'ailleurs.
En tout cas, il serait bon de dire, aujourd'hui et au niveau international, que toute œuvre du patrimoine égyptien qui viendrait à se retrouver sur le marché mondial de l'art, serait automatiquement confisquée par les autorités du pays où elles réapparaîtrait, pour être ensuite, le calme revenu et la stabilité du pays assurée, rendue à l'Egypte et à ses musées : cela dissuaderait sans doute quelques uns de ses pillards, dont certains sont « en service commandé », de mettre la main sur ces trésors des temps anciens.
00:41 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée, le caire, egypte, pharaon, révolution.
26/01/2011
Ecologie, nécessité d'Etat.
Pour mener à bien une véritable politique écologique, encore faut-il l'inscrire dans la durée et ne pas dévier de sa route (fut-elle ardue et semée d’embûches) malgré les pressions des lobbies industriels ou consommateurs qui peuvent avoir tendance à ne penser qu’à leur intérêt immédiat et particulier, au détriment du long terme et des générations qui viennent et viendront… Pas sûr que la République prise éternellement entre 2 élections, véritables foires d’empoigne politiciennes où la communication remplace les idées et les débats, soit capable de relever le défi : une monarchie, alors ?
Après tout, un roi a l'obligation, en France, de transmettre à son successeur un patrimoine préservé... Et la monarchie à transmission héréditaire est fort exigeante en ce domaine, par ce même principe, cette « obligation de résultat » à laquelle elle ne peut se soustraire, au risque de perdre une grande part de sa crédibilité et, pire, de sa légitimité même, largement fondée sur le service rendu.
Je pourrai donc résumer mes propos précédents en citant l’Italien A. De Gasperi, souvent considéré comme l’un des pères fondateurs de « l’Europe » : « l'homme d'Etat pense aux prochaines générations, le politicien pense aux prochaines élections ». En France, l’homme d’Etat, qui ne peut être l’actuel locataire de l’Elysée même s’il eut quelques prédécesseurs dont certains eurent le sens de l’Etat, de la « res publica » et de ses devoirs, existe d’autant moins en République contemporaine que le politique a laissé la place à la communication et à la courtisanerie, et que l’Etat a, d’une certaine façon, déchu…
S’il y a, à la prochaine présidentielle, un candidat écologiste, fut-il assez crédible pour accrocher une partie non négligeable de l’électorat cela ne suffirait pas non plus à ancrer le « souci environnemental » au cœur des institutions et des citoyens : la manière dont l’écologie a été promptement enterrée, malgré les déclarations de principe et les quelques avancées (plus théoriques que réelles) issues du « Grenelle de l’environnement », en est l’éclatante et terrible démonstration !
Dans notre pays, il n’y a d’Etat durable que par la Monarchie : c’est, a contrario de la « République paradoxale » instituée par De Gaulle, la leçon de l’histoire des institutions. Mais cette leçon risque de n’être qu’une théorie déconnectée du réel (et donc inutile puisque destinée à ne pas être pratiquée) si les monarchistes et les princes oublient de s’affirmer sur le champ des possibles et du politique…
En somme, pour mon compte, pas le temps de s’ennuyer pour les prochaines décennies : pour ne pas mourir royaliste mais avoir une chance de vivre en monarchie, enfin ! Une monarchie qui incarnera une écologie enracinée, à la fois audacieuse et sérieuse…
00:14 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écologie, souci environnemental, monarchie, durable.
19/01/2011
La retraite à 67 ans ?
La réforme des retraites a été menée tambour battant l’automne dernier, relevant l’âge de la retraite à 62 ans malgré les protestations d’une partie conséquente de l’opinion publique, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, d’ailleurs. Mais il semble que cette réforme soit déjà obsolète si l’on en croit le gouvernement allemand qui, comme le rapporte les pages économie du « Figaro » du mercredi 19 janvier, souhaiterait « obtenir en échange [de son aide financière au fonds de secours européen aux pays en difficulté de la zone euro] que tous les pays de l’eurozone acceptent de repousser l’âge de la retraite à 67 ans ».
Cette proposition a été avancée il y a peu et cherche aussi à répondre à la montée des mécontentements en Allemagne : « Face aux responsables de la majorité parlementaire, le patron du groupe CDU du Bundestag, Volker Kauder, a lancé lundi soir [le 17 janvier] un ballon d’essai au nom de la chancelière, rapporte le quotidien [Financial Times Deutschland]. « Nous voulons imposer des standards communs pour toute l’Europe », a-t-il ainsi affirmé en citant l’exemple du frein à la dette, puis celui de la retraite à 67 ans, adoptée par l’Allemagne. » Le gouvernement allemand souhaite d’ailleurs que les décisions soient prises d’ici le Conseil européen de mars prochain…
Ainsi, au nom de la sauvegarde de la monnaie unique, mais aussi de la « nécessaire harmonisation européenne », le gouvernement français pourrait, dans quelques mois, se dire obligé de relever à nouveau, à peine la réforme des retraites de l’automne entrée en application, l’âge légal de départ à la retraite ! Car refuser ce que l’on pourrait sans exagération qualifier de « diktat » allemand, nous expliquera alors le gouvernement, pourrait entraîner des conséquences graves pour l’euro, voire pour l’Union européenne, et risquerait d’isoler la France en Europe…
D’ailleurs, que risque le gouvernement de la République ? La contestation de la réforme des retraites, cet automne, a épuisé les syndicats et les protestataires sans faire céder d’un pouce le Pouvoir en place. Et « l’Europe » est devenue une « fatalité » que les Français sont tenus d’accepter, au nom d’un obligatoire « sens de l’histoire » dont on sait pourtant qu’il n’existe pas, ou, en tout cas, qu’il n’est pas (si l’on croit qu’il en existe un, ce qui n’est pas mon cas), loin s’en faut, « sens unique ».
Eh bien non, mille fois non ! La France ne doit pas, cette fois-ci, céder aux injonctions de Berlin, même au nom de la pseudo « solidarité européenne » (sic !) dont on sait qu’elle est si peu sensible au sort des plus faibles.
Il va bien falloir forcer les gouvernements et les institutions de l’Union européenne à réfléchir à d’autres pistes que celles qui consistent à toujours « taper » sur les travailleurs et sur les classes moyennes et populaires ! Et, s’il est des efforts nécessaires, qu’ils soient répartis entre tous, en tenant compte de ce qui est tout aussi nécessaire, la justice sociale !
23:57 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : retraites, allemagne, union européenne, zone euro.