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23/03/2014

Naissance et mort dans la Monarchie.

Lors de mes pérégrinations militantes ou d’interventions sur la toile, de nombreuses questions me sont posées sur ce que pourrait être la monarchie que je souhaite mais aussi sur les risques qu’elle pourrait rencontrer (et qu’elle a parfois rencontrés dans son histoire) et, par la même occasion, faire courir à l’institution et à la France même. Je vais essayer de répondre à quelques objections et interrogations sur certaines de ces questions à travers les lignes suivantes.

 

« La monarchie a pour principe de base qu'une personne non sélectionnée pour ses qualités propres, mais bien pour son sang, gouverne ? Si le nouveau roi est atteint d’un désordre mental ou à des opinions très laxistes... dans le 1er cas, la nation pourrait avoir du mal à s'identifier et donc s'unir derrière cette personne. Dans le 2ème cas, le pouvoir pourrait changer, comme sous Louis XVI ici ou Nicolas II à l'Est », m’écrit une internaute.

 

Effectivement, le roi n’est pas issu d’une sélection électorale et ses qualités propres ou ses compétences, quelles qu’elles soient par ailleurs, ne sont pas prises en compte pour son accession à la magistrature suprême de l’Etat : c’est la naissance et la mort qui lui ouvrent les portes du Pouvoir. Naissance, car il est le fils du roi régnant, l’aîné dans la tradition française ; mort, car c’est la mort du père roi qui « fait » roi le fils. La mort qu’aucun fils ne souhaite à son père : de la tragédie humaine et familiale sort le nouveau monarque, entre deuil et devoir. Aucun choix là dedans : le hasard ou la providence, seulement… Mais, au lieu d’être un handicap, il me semble que c’est plutôt un avantage car le roi ne doit son trône qu’à cette double histoire particulière, à la fois joyeuse et tragique. La naissance ne s’achète pas, l’heure de la mort (a priori) ne se décrète pas, sauf exception dramatique.

 

C’est la naissance qui donne au nouveau roi son indépendance : il ne doit rien à personne, n’étant pas l’élu d’un clan contre un autre, n’ayant pas eu à promettre pour monter sur le trône ni de campagne électorale à faire dont on sait combien elle peut diviser l’opinion au point de la fracturer en camps irréconciliables.

 

Ce ne sont pas ses compétences qui importent, en fait, mais bien plutôt cette indépendance consubstantielle à son mode de désignation, ce qui n’empêche pas, bien sûr, qu’il ne soit pas indifférent aux débats en cours et aux arguments des uns ou des autres : pour être roi « au dessus des partis », comme le soulignent de nombreux constitutionnalistes, il n’en est pas moins un être sensible et pensant, parfois sujet de sentiments et de contradictions… D’autre part, c’est cette indépendance statutaire qui lui permet de choisir - parfois en s’aidant des indications que lui donne le suffrage universel ou, dans d’autres cas, dans l’urgence d’une situation qui nécessite des hommes d’exception (sans être forcément providentiels..) ou reconnus par le monde économique ou la classe politique comme tels – ceux qui peuvent dénouer les crises ou, simplement, gouverner au mieux des intérêts de la nation. L’histoire de la monarchie française en a donné quelques exemples fameux, en d’autres temps, même si le choix de Louis XIII en faveur d’un cardinal de Richelieu impopulaire en son temps reste le plus célèbre et, peut-être, le plus judicieux, au regard de ses conséquences heureuses pour la pérennité de notre puissance politique et historique…

 

Néanmoins, la question de la faiblesse ou de la maladie mentale du roi se pose, comme, d’ailleurs, elle peut se poser pour tout homme et, si l’on scrute l’histoire de la République, pour le président lui-même comme ce fut le cas de Paul Deschanel en 1920. Ainsi, le roi Charles VI, au moment de la guerre de Cent ans, souffrit d’épisodes de démence qui faillirent emporter la France et lui donner un maître anglais : mais le peuple continua à lui être fidèle, voyant à travers sa folie le symbole des malheurs qui touchaient le royaume, comme si la souffrance du roi était l’incarnation la plus « parfaite » de l’état de la nation… « Terre et Roi ne font qu’un », entend-on dans le film Excalibur dans la bouche de Merlin l’enchanteur, et cette formule résume le mieux l’état d’esprit du moment.

 

Aujourd’hui, la situation est évidemment différente et, s’il arrivait par malheur que le roi, ou son dauphin, soit atteint par une maladie qui l’empêcherait d’exercer sa fonction dans de bonnes conditions, il serait tout à fait logique qu’il abdique dans le respect des règles successorales, laissant donc sa place au « suivant » dans la lignée dynastique. D’ailleurs, les récentes abdications de la reine des Pays-Bas et du roi des Belges dans l’année 2013, abdications qui n’avaient pas le motif de la maladie mais plutôt d’une vieillesse qu’ils considéraient comme désormais incapacitante, ouvrent la voie à une certaine extension de cette possibilité sans changer la logique de la succession dynastique qui est la principale force de la Monarchie et de sa légitimité.

 

 

 

(à suivre)

 

21/03/2014

Pourquoi des royalistes aux élections municipales ?

 

Dimanche prochain aura lieu le premier tour des élections municipales, et il aurait été fâcheux que les royalistes s'en désintéressent, au moment où les Français suivent, un peu plus que d'ordinaire, les joutes politiques, et cela malgré le dégoût qui gagne toutes les couches de citoyens devant le spectacle lamentable des scandales, écoutes et autres manipulations venues d'en haut...

 

Bien sûr, les questions locales jouent un grand rôle dans le choix des électeurs et de nombreux monarchistes sont présents, le plus souvent à titre individuel, sur telle ou telle liste, y compris dans de grandes villes : à Versailles, à Nantes, à Angoulême, à Chartres, en Auvergne ou en Normandie, etc.

 

Mais il n'est pas inutile de lever haut le drapeau du royalisme politique, sous la forme de listes explicitement royalistes, comme c'est le cas à Caudry, dans le Nord, et à Paris, dans le 5ème arrondissement, avec les couleurs de l'Alliance Royale : Joël Lamand et Blandine Rossand conduisent ces listes qui arborent la fleur de lys sur leurs affiches et tracts électoraux, et je suis heureux de les soutenir car ils font œuvre utile, rappelant, par exemple, combien royalisme, justice sociale et défense des familles sont indissociables.

 

Ce vendredi après-midi, je serai encore une fois à Paris pour y distribuer quelques tracts de la liste monarchiste, tout comme dimanche dernier nous étions, quelques amis et moi, sur le marché de la place Monge, à la rencontre des électeurs du 5ème arrondissement : certains étaient surpris de croiser des royalistes, et parfois agréablement, et les discussions engagées n'étaient pas inutiles ; d'autres haussaient les épaules avant de se raviser et de prendre le tract de présentation de la candidate, curieux de lire ce qu'avaient à dire des royalistes pour ces élections...

 

Car les royalistes ne sont pas des exilés de l'intérieur mais se veulent des citoyens actifs, soucieux d'exercer leurs droits et devoirs civiques, de servir la Cité, d'abord par la mise en avant de propositions et en espérant pouvoir, dans un délai qu'il faut souhaiter le plus bref possible, les mettre en pratique : idéalisme, irréalisme ? Pas forcément, même s'il faut bien reconnaître que, pour l'heure, le message royaliste n'est pas encore assez audible même s'il peut être crédible et, plus encore, nécessaire. Tout l'enjeu des prochaines années est de rendre visible le royalisme, d'en faire entendre la voix et de lui ouvrir des perspectives politiques : il ne suffit pas, en effet, « d'avoir raison » comme le clame le chant d'Action Française « La Royale », car la faiblesse des monarchistes est trop souvent de se contenter de cette certitude réconfortante mais bien peu politique !

 

La présentation de listes royalistes aux élections, qu'elles soient municipales, régionales ou européennes, me semble une bonne chose même si cela n'est qu'un moyen et non, pour l'heure, « le » moyen qui permettrait d'instaurer la monarchie : mais c'est un moyen à ne pas négliger sans pour autant le surestimer... Je ne pense pas que c'est des urnes, aussi heureuses puissent-elles parfois l'être, que sortira le renouvellement de la vie et surtout des institutions politiques, mais elles peuvent au moins « parler » en faveur de celui-ci, de manière d'ailleurs fort diverse. Aux royalistes de donner à cette parole électorale un sens positif, fondateur, instaurateur !

 

Cela veut-il dire que les royalistes n'envisagent que de « faire des royalistes » ? Non, pas exactement : les royalistes voient plus loin et visent plus haut. Ils s'adressent, au-delà de toutes les étiquettes, à tous ceux qui veulent aussi redonner à la politique et à la notion de service dont elle doit être inséparable, leurs lettres de noblesse ! En attendant l'instauration monarchique, c'est d'une sorte de régence du politique dont se chargent les royalistes, à travers leur participation aux débats électoraux, mais, plus largement, aux discussions sur le temps présent et « l'avenir que tout esprit bien-né souhaite à sa patrie », selon la célèbre -et heureuse- formule maurrassienne...

 

 

 

 

 

 

17/03/2014

Limiter la pollution atmosphérique...

Le temps est resté gris tout ce lundi, mais la faute n’en revenait pas à la pollution, cette fois-ci. Cette dernière, d’ailleurs, n’a pas toujours des mauvais côtés, pourrait-on ironiser en constatant que la gratuité des transports publics dans toute l’Ile-de-France a permis à de nombreux Franciliens de se promener à Paris et ailleurs et, dans mon cas, d’amortir un peu les frais de librairie du ouiquende… Mais, plus sérieusement, il est temps de poser, enfin, la question plus large des moyens pour combattre efficacement la pollution atmosphérique, celle qui est l’une des moins visibles mais pas la moins dangereuse, responsable de maladies pulmonaires et d’une diminution probable de l’espérance de vie dans les grandes métropoles : certes, Paris n’est pas Pékin et nous ne sommes pas encore revenus à cet épisode londonien de décembre 1952 qui avait entraîné la mort de 4075 habitants de la capitale anglaise et décidé le gouvernement britannique à agir de façon draconienne pour en finir avec le smog de charbon si malheureusement réputé depuis le XIXe siècle industriel (dénoncé autant par le socialiste Jack London que par le royaliste Paul Bourget…) ! Certes… Mais les « pics de pollution », comme on les nomme pudiquement, sont de plus en plus nombreux, alors même que les moteurs sont censés être moins polluants que jadis, que le chauffage au charbon a disparu de la capitale française et de la plupart des villes de métropole, que les usines, désindustrialisation oblige (entre autres…), ne couvrent plus les quartiers urbains de leurs fumées malodorantes, et que, si l’on prend le cas spécifique de Paris, il y a même moins de voitures particulières à y rouler ! Ainsi, si l’on consulte les chiffres fournis par Airparif, le réseau chargé de surveiller la qualité de l’air en Ile-de-France, il en ressort qu’en 2001, il y avait 53 jours marqués par une mauvaise qualité de l’air respiré par les Franciliens, tandis qu’en 2012, il y en avait plus du double, avec 117 jours ! Sans oublier que, au mois de décembre dernier, une alerte pollution de plusieurs jours avait déjà affecté toute la région…

 

La mesure de circulation alternée à Paris ce lundi a-t-elle été efficace ? Peut-être, mais elle est surtout apparue comme une improvisation forcée plus que comme une mesure pensée et assumée : et les 4000 verbalisés à 22 euros apparaissent plus comme des victimes expiatoires que comme de coupables pollueurs… Certains y verront le moyen de renflouer (un tout petit peu) les caisses publiques quand d’autres soupçonneront une opération médiatique et politique à destination du public électoral des Verts : sans doute est-ce un peu de tout cela ! Mais, ce qui est certain, c’est que cette mesure n’est qu’un sparadrap sur une jambe de bois !

 

Toute solution viable et durable passe par une réduction de la place de la voiture dans notre société, et pas seulement dans les villes, d’ailleurs, et d’abord par la diminution, la plus rapide possible, du nombre de voitures roulant au diesel car ce sont elles qui sont responsables d’une grande part des émissions de ces fameuses particules fines qui empoisonnent nos poumons, le diesel étant indéniablement la première source de pollution automobile en France. Mais, il me semble qu’il ne faut pas oublier, aussi, la réduction du trafic aérien qui, ô surprise, est fort peu évoqué dans les facteurs de pollution atmosphérique alors qu’il y tient une place loin d’être négligeable : une réduction nécessaire tant que le kérosène sera le carburant principal des aéronefs qui passent au-dessus de nos têtes…

 

Dans les deux cas, cette réduction des transports « carbonés » doit se faire en proposant des alternatives et non de manière simplement autoritariste ou punitive, ce qui risquerait, à terme, d’être contre-productif : en plus d’un développement des transports en commun et d’un covoiturage plus systématiques, la voiture électrique peut en être une, mais elle n’est pas encore idéale, pour la simple raison que la production d’électricité reste, en France, trop dépendante de l’énergie nucléaire dont les déchets posent un problème d’élimination qui n’est toujours pas réglé et que l’uranium n’est pas une ressource renouvelable. D’autre part, le bilan carbone de la construction même des voitures électriques est encore trop important, parfois plus (ce qui est tout de même un comble !) que pour des voitures classiques… Bien sûr, le vélo peut apparaître comme la solution idéale pour les déplacements intra muros, en particulier ceux de courte distance, mais sans doute faudrait-il « libérer » alors de nombreuses rues de la circulation automobile pour limiter les risques d’accidents et repenser complètement l’organisation même de la ville. En fait, en se penchant sur le dossier de la pollution atmosphérique, on constate aisément que c’est par un faisceau de solutions (dans lequel l’imagination et l’inventivité doivent avoir leur part) et par une stratégie globale que le problème peut être, sinon complètement résolu, en grande partie réglé ou surmonté…

 

Pour ce qui est de la circulation aérienne, elle peut être, pour les vols intérieurs et les plus proches de la métropole, remplacée par les liaisons ferroviaires rapides là où elles existent déjà, en particulier lors des épisodes marqués de pollution atmosphérique. Cela suffira-t-il ? Sans doute pas… Mais il faut bien commencer, au moins, par ces mesures simples, en attendant de préparer les esprits à aller plus loin vers une société moins dépendante des machines et des énergies fossiles

 

 

 

 

(à suivre)